Qu’il est doux d’imaginer venu le soir
Où tous deux goûterons aux délices,
De cet endroit chargé d’histoire,
Velours profonds, nappes lisses,
Quel bonheur de porter à la bouche
Des mets aussi délicats que rares,
Avec nos deux mains qui se touchent
Entre deux merveilles au Canard,
J’ai tant voulu qu’en cette Tour,
Nous soyons bienvenus à table,
Servis avec soin et amour,
Dans une intimité confortable,
J’imaginais des siècles de talent
Et de savoir-vivre à la Française,
L’élégance du geste, du comportement
Personnel soucieux de nous mettre à l’aise…
J’ai donc attendu de nombreuses années,
Avant de penser qu’il serait temps
De vivre enfin ce moment convoité,
Enfin, dîner dans ce monument...
Quand ma bourse fut donc présentable
Et mes prétextes suffisants,
J’ai demandé à retenir cette table,
Celle-là, déjà approchée en rêvant,
Mais froid comme l’Argent
Et hautain comme une Tour
L’accueil fut pédant,
Le mépris sans détour,
Alors j’ai simplement regardé l’enseigne
Et quitté les lieux sans remords,
En lançant à celui qui était le plus teigne :
- Voyez-vous, je préfère vomir dehors.
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