samedi 19 mars 2011
Au verre et à l'oeil
On l’a tous fait : une fois une bonne bouteille terminée, impossible de s’empêcher de vérifier que tout est bien parti.
C’est la cerise sur le gâteau du dernier verre, le petit moment d'intimité qui fait du bien : aller regarder par le trou du goulot de la chose vide, en se recourbant les cils au passage (c’est bon pour la brillance).
Les bouteilles sont de plus en plus petites, ou les verres de plus en moins profonds, ou les soifs de plus en plus intarissables. Il n’empêche que c’est un fait : dans notre monde illimité ou l’on parle d’atterrir sur Mars avec un singe à bord, la bouteille a une fin, et elle est non rechargeable. C’est donc l’instant précieux de poésie du buveur, constater combien l’intérieur d’un flacon est complexe et beau, on le garderait presque en soliflore pour y mettre une rose crème.
Sauf que celle que vous voyez est une bouteille de bière, et qu’elle est pour le moment exclue des objets de fierté qui trônent dans le salon. A l’opposé de sa cousine aristo, la bouteille de Champagne, vraie seule habilitée à devenir un pied de lampe, ou un témoignage négligemment laissé à la vue de tous, quand c’est du Dom Pérignon.
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