Cet après-midi, j'ai mis un peu de musique, en faisant le ménage. Sur ma random playlist est arrivé un morceau brésilien que j'avais oublié, un rap avec des rythmes de samba intégrés, un truc vraiment, vraiment entraînant...enfin c'est pas pour me trouver une excuse, mais tout ça pour dire que je me suis mise à me trémousser sur le refrain.
J'ai balayé un peu sous le tapis, et toujours en suivant le rythme avec des petits pas, j'ai contourné la table du salon, en me sentant de plus en plus dans l'ambiance, le sourire aux lèvres en balançant la tête au son des percussions et des sifflets...puis là, j'ai vu mon reflet dans le miroir d'en face. Et tout d'un coup j'ai pris dix ans dans la face.
J'ai pensé à ces vidéos amateurs de mariages et communions sur YouTube, dans lesquels des quinquagénaires un peu pompette se dandinent sur de la musique de jeunes en rigolant de toutes leurs dents et en se regardant d'un air complice, les jambes raides, le haut du corps suivant un mouvement de balancier pendant que les bras restent fléchis vers l'extérieur. Ils sont entre eux, on peut voir qu'ils passent un vrai bon moment, exactement comme à leur première boum, l'année de leurs quinze ans. On sent que ça fait très longtemps qu'ils ne se sont pas amusés comme ça, entre les factures, les soucis, les responsabilités... Et pendant qu'ils essaient de se remémorer leurs meilleurs pas de danse, ils ne voient pas les petits salauds de jeunes qui sont en train de les filmer en pensant déjà à la description qu'ils vont coller à la video : “mes oncles et tantes complètement bourrés au mariage de Tonton Michel. Ils se démenaient tellement que j'ai cru qu'ils allaient faire un lumbago...la honte.”
Je me suis dit que vieillir était vraiment dégueulasse. Le coeur reste le même à cinquante ans qu'à vingt ans, et c'est seulement arrivé à un certain âge qu'on s'en aperçoit.
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