mardi 12 avril 2011

Il vaut mieux l'avoir en journal?


Chacun a sa petite histoire sur les Parisiens.
Parisien tête de chien. Parigot tête de veau.

Le Parisien est unique en France. Un vrai repère.
Il fait d'ailleurs l'unanimité auprès des autres régions. On s'accorde à dire qu'il est différent : il ne fonctionne pas, ne pense pas, ne vote pas, ne vit pas comme le reste des français.

Somme à lui seul des pires qualités et défauts de tous les hexagonaux réunis, le Parisien incarne donc un paradoxe à la Française, tantôt détesté en colon redouté des lieux de villégiature, tantôt admiré pour sa confiance en lui, tantôt même redouté pour sa capacité à transformer n'importe qui en plouc, sans baguette de magicien mais avec le regard qui tue.

Exemple du pire, le civisme : le civisme est au Parisien ce que le peigne est à un chauve. Une notion vague à force de ne pas avoir servi, un concept inutile faute de se sentir concerné. Pourtant, il sait que cela existe, comme la Papouasie ou le Vanuatu, le Parisien est instruit. Mais simplement il sait qu'il n'ira jamais, alors il s'en fout un peu, c'est comme les jardineries ou les magasins de bricolage, c'est bon pour les banlieusards et les provinciaux (notez les terminaisons en aaaaarrrrrr et ssssssiiooooo, c'est implacable).

De toute évidence indifférent à tout, plus probablement blasé par tant de comportements urbains plus proches de la bête que du gentilhomme des Lumières, le Parisien gardera donc par tous les temps son air absent du monde, et ses idées prudentes qu'il convient par ailleurs de ne pas partager avec n'importe qui.

Les piétons peuvent bien se faire tailler un short, les propriétaires de chiens regarder ailleurs à l'heure du caca de Kiki, les situations conflictuelles démarrer pour des broutilles à l'arrêt de bus, le Parisien s'en fout, une fois sa porte refermée derrière lui, le sol peut bien s'écrouler, il s'en tape, tant que ce n'est pas en dessous de son immeuble.

Et puis parlons du meilleur. Il y a aussi le Parisien qui gagne vraiment à être connu, qui refuse la médiocrité, les jeux télévisés d'avant 20h et la routine qui lui tend les bras. Il ne va pas subir l'éternelle promiscuité avec les voisins, les dimensions microscopiques de son logement et la compétition perpétuelle pour une place au cinéma ou au resto, pour en prime mener une vie sans charme, sans amour, sans surprises, et sans belles découvertes...

Le Parisien amoureux de la culture et passionné d'art de vivre, traversera alors tout Paris pour s'essayer au poulet Yassa dans une gargote sénégalaise, il invitera chez lui de parfaits inconnus simplement parce qu'il aimerait mieux les connaître, il aimera multiplier les expériences et se dépasser dans son travail...Et, cerise sur le gâteau, il aura encore l'héroïsme, malgré une journée harassante et passée dans les transports en commun surpeuplés et lambins, de préparer avec amour à sa douce une petite salade croquante avec des ingrédients de luxe du Monop'. Car ce soir, sa petite Parisienne retenue tard au bureau "devait boucler un truc hyper important".



Pour ceux qui détestent les parisiens autant qu'ils les adorent, c'est avec délice que ce petit ouvrage les croque avec justesse, et beaucoup d'humour ... même si "on en est", si si!

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