jeudi 19 janvier 2012
Voter c'est subjectif
Et toi, tu vas voter pour qui?
La question ne vient pas facilement puisqu'elle est taboue de nos jours, ou presque.
Mais elle est dans tous les esprits lorsqu'une conversation dérive doucement vers les opinions, en ces temps parfumés d'élections.
On a toujours sa petite idée sur qui vote pour qui.
Question de signaux qu'il convient d'interpréter, comme autant de petits indices disséminés ça et là, comme pour se faire prendre, avec le bénéfice du doute.
Certaines personnes sont lisibles comme un livre, et c'est d'ailleurs réconfortant de retrouver une liberté de parole et de débat qui tend à s'éteindre au pays de Voltaire.
D'autres restent drapés d'un certain mystère qu'on ne percera jamais à jour de ce côté là, tant les contradictions sont nombreuses à relever. Tout est brouillé, forcément. Peut-être même en eux-mêmes aussi. On peut avoir des idées de gauche et la détester par son histoire personnelle, ou réciproquement avec la droite.
Non, ce qui est vraiment très ludique, c'est de comparer toutes ces supputations sur qui votera pour qui avec un jour la couleur officialisée directement par l'intéressé.
A ma grande surprise, on peut complètement se tromper. Et ne plus rien y comprendre.
Comme ce dirigeant d'une marque de cosmétiques côtée qui s'amuse d'avoir voté Besancenot en 2007, parce qu'il est sympa ce facteur. Juste ça.
Ou cet ancien trotskyste qui ne cache pas son virage à 180 degrés depuis une dizaine d'année, parce que la gauche ne lui ressemble plus et s'est coupée des régions rurales.
Ou encore cet investisseur avisé, qui votera PS par tradition familiale même s'il évite l'ISF grâce aux conseils de son fiscaliste.
Sans oublier ceux qui disent vouloir revoter pour le même pour voter utile, mieux vaut ça que le pouvoir entre de mauvaises mains.
Et puis ceux qui s'en fichent, un peu les laïcs de la politique, qui n'y croient pas, et qui expliquent que ce simulacre de démocratie ne sert strictement à rien, qu'il préfèrent ne pas participer à la grand'messe.
Bizarrement, je n'ai pas encore rencontré de verts. Jamais. Trop sectaire comme parti? Trop concentré géographiquement dans certaines mairies bobos? J'aimerais connaître le point de vue d'un sympathisant, comme ça.
Dans tous les cas, je me dis que tout cela est très compliqué.
On reproche aux candidats leur "Faites ce que je dis, pas ce que je fais".
Et quand on découvre les ressorts des électeurs, leurs bonnes et mauvaises raisons, leurs principes, leurs valeurs, on se dit qu'on n'est pas sorti de l'auberge.
Car le vrai problème, c'est que l'électeur rejoint le candidat.
Au critiquable "Faites ce que je dis, pas ce que je fais", il répond malgré lui :
"Pas grave, je vote pour ce que vous dites, pas pour ce que je fais non plus".
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