mercredi 18 janvier 2012

Bonne nuit, je travaille



L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.
Et le monde endormi appartient à ceux qui ne se couchent pas.


Même si c'est un matinal qui semble avoir imposé ses horaires au monde entier, j'aime m'inscrire en faux et travailler pendant que les autres sont déjà dans les bras de Morphée.

Un créneau temporel qui dès le collège s'est avéré le complice de mes bonnes notes en rédaction.
Portés par la nuit, les sujets s'apprivoisaient et se racontaient tous seuls. Il m'est arrivé d'en écrire deux, seulement pour le plaisir. En plein jour, rien ne venait. Tout était banal.

Silence, temps suspendu, intimité particulière avec une tasse de thé, l'extinction des feux est un instant précieux, un nid momentané dans lequel il est doux de se lover.

Une bataille fructueuse se livre entre le corps qui flanche, les yeux qui piquent, le cerveau qui s'embrouille et le désir de faire durer le plus longtemps possible cette journée qui s'étire.

Lumières éparses de la ville, murmure du ventilateur de l'ordinateur, petit bruit sec du clavier, l'atmosphère est spéciale comme un état second que l'on refuse de quitter.
Le lit peut bien attendre.

On se dit que seul au monde, on est bien.
La pensée devient claire dans l'extrême fatigue. L'essentiel se dessine, l'important chasse le reste.
On se maîtrise car on maîtrise le mouvement du monde.
Enfin, on a le temps.

Au petit matin, on relit sa prose. Bien meilleure et limpide.
Dans ses propres lignes, il y quelqu'un d'Autre, celui qui vit quand l'autre dort.


La vie des autres a repris son cours.
On est redevenu Normal.

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