lundi 16 janvier 2012

A un président de rien du tout


J'aime la langage codé des tyrans qui s'ignorent.

Leur façon de déplier comme une antenne qui finirait par vous crever un oeil leur immense potentiel de nuire, leur capacité toxique, leur compétence à pourrir toute une vie d'un malheureux opposant.

J'aime cet air doux et cette tête penchée qui explique que le bras est long, très long.
Ces paroles miellées qui pourraient être des confessions tendres, mais rappellent les atours dangereux des grands champignons vénéneux.

La menace larvée dans un grand sourire conformiste.
L'évocation de vilaines histoires qui seraient arrivées aux autres par conséquence.
La voie de la soumission qui clignote dans ses yeux sans rêves.
Autant d'armes invisibles que le Salaud manie avec talent.

On reconnaît ces bourreaux du quotidien à ce périmètre étroit autour de leur personne, cette aura de dictature qu'ils promènent avec eux, cette tripotée d'ondes décidément pas feng shui.


Repliés sur leurs petits privilèges gagnés mesquinement, comme arc boutés sur une cassette débordant de piécettes qui n'ont plus cours, mais qui peuvent résolument encore acheter l'inimitié et le désordre, ils nuisent.

Leur système est bien verrouillé : ils ont le savoir-faire et le faire-savoir de l'ourdisseur de mauvais plans. Mieux vaut esquiver que chercher à rétablir un rapport plus équilibré car chez eux, on perd à tous les coups. C'est qu'il ont beaucoup d'avance.

Alors aujourd'hui, confronté à ce genre d'animal, j'ai pensé que j'aurais dû me révolter contre ses tentatives de broyage, qui n'appellent désespérément qu'une immense reconnaissance. Etait-il moqué à l'école ou dans les vestiaires? En tout cas il prend sa revanche, et il est gourmand.

Obsédé plusieurs nuits par l'idée de planter une hache dans sa porte, selon moi une belle représentation symbolique de mes sentiments à son égard, je me suis donc astreint à faire semblant de m'incliner, comme tous les autres.

A la recherche d'une bonne raison pour me coucher devant ses petits pouvoirs de petit portant, je me suis souvenu d'un professeur. Il nous expliquait qu'à l'origine du progrès de l'homme, était son intelligence à esquiver des adversaires plus rapides, plus méchants ou plus gros. En ayant beaucoup d'imagination pour leur échapper, plutôt que de les combattre sur un terrain peu favorable.

En tout cas, la hache plantée dans sa porte est bien là, dans mon imagination.

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