Sans me douter de mon erreur, j'ai pris une douche ce matin sans toucher à ma délicate chevelure. Mais le résultat est là, je suis frais sauf sur le chef, peut-être parce qu'il faisait très chaud hier et que j'ai mangé des plats indiens le soir terriblement épicés (j'ai du boire une demi bouteille de rosé pour éteindre l'incendie en plus, ah je n'avais pas le choix il faut me comprendre).
jeudi 21 avril 2011
Pour quelques minutes de moins
Sans me douter de mon erreur, j'ai pris une douche ce matin sans toucher à ma délicate chevelure. Mais le résultat est là, je suis frais sauf sur le chef, peut-être parce qu'il faisait très chaud hier et que j'ai mangé des plats indiens le soir terriblement épicés (j'ai du boire une demi bouteille de rosé pour éteindre l'incendie en plus, ah je n'avais pas le choix il faut me comprendre).
mercredi 20 avril 2011
La quête
jeudi 14 avril 2011
L'égarée
Aujourd'hui, j'ai trouvé un objet qui n'était pas à moi.
Dans la poussière, foulée par tous, une carte d'identité attendait là qu'on la remarque, pour retrouver la touffeur de son portefeuille habituel.
Ni une ni deux, je la ramasse. C'était assez étrange, parce que je me disais que si on m'arrêtait, on aurait pu penser que je me balladais avec des faux-papiers, c'est que ma conscience n'est pas loin de ne pas être tranquille, allez savoir pourquoi. En plus, elle était vraiment bien sale, donc j'ai gardé mes distances, en la tenant par les coins.
Premier cas de conscience : en croisant deux pervenches, j'ai rapidement envisagé de me décharger très vite de mon fardeau. J'aurais pu leur remettre cette carte en décrétant que ma bonne action s'arrêtait là : la patate chaude, ça s'appelle. Mais non, je me suis dit qu'il était probable que la dite carte se retrouve égarée dans les longues procédures de cette respectable corporation, et que le modèle de la photo de la carte en aurait peut-être besoin de façon beaucoup plus urgente.
Deuxième cas de conscience : et si je la postais à l'adresse qui figure au dos?
Après tout, cela arrivera et moi, je serai débarrassé. Mais est-ce que c'est la bonne adresse? Si ça se trouve, elle ne fait même pas suivre son courrier depuis qu'elle est partie. Enfin, je dis qu'elle est partie, mais si ça se trouve elle n'est jamais partie ou elle habite chez ses parents. J'adore faire ces hypothèses débiles.
Pas convaincant donc. Et puis c'est lent, le courrier.
C'est vrai, peut-être qu'elle a dès demain un examen, un vol pour Venise ou un chèque à signer et qu'elle a cruellement besoin de son sésame national.
Je regarde aussi sa date de naissance, c'est indiscret, un peu. En plus elle est toute mignonne, elle a le regard franc, et puis elle est née l'année de mon bac, la pauvre.
A son nom en "-sen", j'en déduis qu'elle est d'origine danoise et que sa mère s'appelle Birgit. Non, il faut que je fasse quelque chose.
Allez, j'opte définitivement pour la remise en main propre.
Direct, efficace, hop, on n'en parle plus.
J'essaie donc par tous les moyens de chercher son numéro dans les pages blanches, rien à faire. Rien. Introuvable. Je rentre les régions une à unes, mais la demoiselle ne figure nulle part, même à la Réunion.
Et puis, résigné, j'y vais. Je le fais.
Je prends mon courage à deux mains, même si je n'aime pas trop y aller, parce que toute cette affluence numérique, cette profusion de clubs, de hubs, de hugs me rappelle qu'un monde virtuel existe et que je m'en tiens encore à l'écart comme un pesteux. Ca me déprime, c'est comme passer tous les jours devant une boite de nuit en sachant qu'on ne s'y amusera jamais vraiment si on y entre un soir.
J'y suis. Disons que Google m'ouvre la porte juste avant.
Je rentre son nom. Elle y est. Je lui envoie un mail. Elle me répond. Elle est vraiment très contente de la retrouver, sa carte, elle n'y croyait plus et d'ailleurs elle avait perdu tout son sac (non je n'ai pas gardé le reste, désolé).
Elle va passer la récupérer chez le gardien, hop, en quelques heures c'est réglé et on se passera des objets trouvés -auxquels on ne pense d'ailleurs jamais -pour aujourd'hui. Cela fait du bien de se passer de l'état, de l'administration, de choses compliquée pour rendre un service simple. De personne à personne, sans intermédiaires, j'aime bien.
Je fais le constat que bien des choses ont changé. Avant, on était dans l'annuaire, ou on était louche. Aujourd'hui, on n'y est pas parce qu'on n'en a plus besoin.
Et on contacte n'importe quelle inconnue comme si on habitait le même village. En frappant tout simplement à sa porte, marquée d'un @.
Merci Facebook.
mardi 12 avril 2011
Il vaut mieux l'avoir en journal?
Chacun a sa petite histoire sur les Parisiens.
Parisien tête de chien. Parigot tête de veau.
Le Parisien est unique en France. Un vrai repère.
Il fait d'ailleurs l'unanimité auprès des autres régions. On s'accorde à dire qu'il est différent : il ne fonctionne pas, ne pense pas, ne vote pas, ne vit pas comme le reste des français.
Somme à lui seul des pires qualités et défauts de tous les hexagonaux réunis, le Parisien incarne donc un paradoxe à la Française, tantôt détesté en colon redouté des lieux de villégiature, tantôt admiré pour sa confiance en lui, tantôt même redouté pour sa capacité à transformer n'importe qui en plouc, sans baguette de magicien mais avec le regard qui tue.
Exemple du pire, le civisme : le civisme est au Parisien ce que le peigne est à un chauve. Une notion vague à force de ne pas avoir servi, un concept inutile faute de se sentir concerné. Pourtant, il sait que cela existe, comme la Papouasie ou le Vanuatu, le Parisien est instruit. Mais simplement il sait qu'il n'ira jamais, alors il s'en fout un peu, c'est comme les jardineries ou les magasins de bricolage, c'est bon pour les banlieusards et les provinciaux (notez les terminaisons en aaaaarrrrrr et ssssssiiooooo, c'est implacable).
De toute évidence indifférent à tout, plus probablement blasé par tant de comportements urbains plus proches de la bête que du gentilhomme des Lumières, le Parisien gardera donc par tous les temps son air absent du monde, et ses idées prudentes qu'il convient par ailleurs de ne pas partager avec n'importe qui.
Les piétons peuvent bien se faire tailler un short, les propriétaires de chiens regarder ailleurs à l'heure du caca de Kiki, les situations conflictuelles démarrer pour des broutilles à l'arrêt de bus, le Parisien s'en fout, une fois sa porte refermée derrière lui, le sol peut bien s'écrouler, il s'en tape, tant que ce n'est pas en dessous de son immeuble.
Et puis parlons du meilleur. Il y a aussi le Parisien qui gagne vraiment à être connu, qui refuse la médiocrité, les jeux télévisés d'avant 20h et la routine qui lui tend les bras. Il ne va pas subir l'éternelle promiscuité avec les voisins, les dimensions microscopiques de son logement et la compétition perpétuelle pour une place au cinéma ou au resto, pour en prime mener une vie sans charme, sans amour, sans surprises, et sans belles découvertes...
Le Parisien amoureux de la culture et passionné d'art de vivre, traversera alors tout Paris pour s'essayer au poulet Yassa dans une gargote sénégalaise, il invitera chez lui de parfaits inconnus simplement parce qu'il aimerait mieux les connaître, il aimera multiplier les expériences et se dépasser dans son travail...Et, cerise sur le gâteau, il aura encore l'héroïsme, malgré une journée harassante et passée dans les transports en commun surpeuplés et lambins, de préparer avec amour à sa douce une petite salade croquante avec des ingrédients de luxe du Monop'. Car ce soir, sa petite Parisienne retenue tard au bureau "devait boucler un truc hyper important".
Pour ceux qui détestent les parisiens autant qu'ils les adorent, c'est avec délice que ce petit ouvrage les croque avec justesse, et beaucoup d'humour ... même si "on en est", si si!
vendredi 8 avril 2011
What else ?
Une marque dont je tairai le nom, qui commence par le N de Nestlé et finit par George Clooney, a réussi un exploit dans le monde du marketing : convaincre les pauvres qu'ils sont des gens importants.
Les pauvres n'ont pas accès au luxe : ils ne vont pas à l'hôtel, ils ne vont pas au restaurant, ils vont dans des bars de pauvres où ils sont servis comme des pauvres, ils ont des métiers de pauvres où un chef un tout petit peu moins pauvre leur parle comme à des pauvres et des vacances de pauvres dans des campings de pauvres. On ne dit jamais “merci monsieur, passez une bonne journée” à un pauvre. On lui dit “allez, tchao, René, j'te valide ton loto, la bise à ta blonde”.
Donc, dans ces boutiques où le café est disposé comme du parfum et les vendeurs sont habillés comme des VRP de luxe, le pauvre se sent tout d'un coup revalorisé. Il sent qu'ici, le client est roi. Et le client aujourd'hui c'est lui, il a tout plein d'argent sur lui. Depuis l'entrée jusqu'à la sortie en grande pompe, il est flatté par des révérences ponctuées de bonjours et de monsieurs, remplies de respect et de condescendance. Mais le pauvre ne sait pas où est la condescendance, il n'y est jamais allé, à peine a-t'il pu arriver à Marrakech l'été 84 avec Jet Tours, et encore, parce-qu'il y avait eu des attentats au printemps, sinon il n'aurait jamais pu se payer le billet d'autobus.
Alors le pauvre, tout émoustillé par tant de politesse et de gentillesse servies à la louche, patientera dans une queue en zig-zag digne du plus moderne des aéroports auxquels il n'aura jamais accès, et ce calmement et respectueusement puisqu'il est dans un endroit “chic”. Une fois son tour venu, il sera accueilli par un sourire généreux et une voix douce qui lui dira “puis-je vous aider”, et il prendra son temps alors, le sourcil froncé et l'air intelligent pour se faire conseiller sur les meilleurs arômes, puisque le café est un produit de luxe, un produit “bien”, un produit qui ne se choisit pas sur un coup de tête. On est pas à Carrefour en train d'acheter du Maison-Du-Café, tout de même.
Replongeant dans l'anonymat de la rue, serrant contre lui son petit sac contenant 3 boîtes de pur Arabica tel un inestimable trésor, le pauvre repartira la tête haute dans ses bas quartiers, avec la certitude qu'il est un homme respectable et respecté. Il disposera en arrivant la précieuse capsule à 0,33 euros dans la machine que belle-maman lui a offerte à Noël, il appuiera sur start et écoutera avec délectation le ronronnement de l'appareil. Lorsque la tasse sera pleine à ras bord (on ne gaspille pas chez les pauvres), il trempera ses lèvres dans ce doux nectar et reconnaîtra sur son palais d'initié les arômes subtils de miel et de citriques, relevés d'une touche de malt, pas de doute c'est bien du malt, comme la vendeuse elle a dit.
Merci Nespresso, l'espace d'un jour tu donnes aux pauvres l'illusion d'être riches.
Et aux riches l'envie de commander par internet.
PS : La prochaine fois je parlerai peut-être de Starbucks qui donne aux riches l'illusion d'être sympas.
mercredi 6 avril 2011
Sexy chic
Et donc, entre quelques clips de Blondie et des Guns n'Roses - ringards, donc - je suis tombée sur une vidéo de cette petite dame.
J'ai été séduite. D'un coup, mes orteils se sont mis à battre la mesure, ma tête a commencé à dodeliner en rythme, et j'ai regardé jusqu'à la fin. Moi qui suis plutôt du genre à dire que l'univers est foutu et qu'il n'y a plus aucun espoir, j'ai vu la lumière au bout du tunnel.
Janelle Monáe, la chanteuse, est plutôt jeune, je suppose qu'elle est donc commercialement destinée à un public de jeunes. Et pourtant, elle se permet le luxe de porter une coque géante bien bombée (je parle de la coiffure) et un smoking, tout en s'entourant de rappeurs plutôt habitués à des bombasses en combinaison léopard. Une belle façon de réconcilier deux mondes.
Respect.
Je pensais que tout était perdu, après Britney Spears, Lady Gaga, et même Gwen Stefani découvrant leurs atouts dans des attitudes plus que suggestives (à noter que Gwen Stefani a commencé à être célèbre seulement une fois qu'elle est miraculeusement passée d'un modeste 85A à un 90C, ceci expliquant cela), j'avais perdu toute confiance en la nouvelle génération, et pensais même commencer à écouter Aznavour pour marquer mon mécontentement.
Mais là, ô surprise, ô bonheur, elle m'est apparue. Vêtue. Pas un centimètre de peau apparent, un gros noeud papillon, jolie, sympa, féminine, avec une danse juste originale, drôle, et pas provocante pour deux sous, un vrai rayon de soleil dans mon ciel nuageux, une brise légère dans mon air confiné de malade, un renouveau dans mes prévisions météorologiques pour les trente prochaines années de la nouvelle génération.
Les djeun's apprécieraient-ils ce changement de cap ? Se seraient-ils fatigués du gloss, des fausses blondes et du cheap tout autant que moi ? Comme pour toutes les modes, le vent tournerait-il ou retournerait-il dans la direction contraire, celle du sain, du chic, du dandy, après quelques décennies de trash, vulgaire et bête à manger du foin ?
Toute ravigotée, je suis allée chercher au fond de mon armoire mes chaussures Richelieu pour les dépoussiérer. Patience. A ce rythme-là, Elvis n'est plus très loin, je commence à me laisser pousser les rouflaquettes.
La petite faiblesse qui nous perdra
samedi 2 avril 2011
H
Je reviens de l'hôpital, totalement au bout du rouleau. Plus une once d'énergie, l'épuisement total.
Urgences à 11h hier, sortie aujourd'hui. Et encore, c'était serré pour la liberté conditionnelle.
Un marathon. Du temps qui n'en finit pas de passer, qui s'étire, s'étire, on est bien dans la langueur moite et confinée de l'hôpital, néon et vapeurs d'alcool à 70 compris.
Et quel décor... 24h de saynettes comme on en voit dans Scrubs, mais en plus triste, en moins américain, et en moins propre surtout.
Rien ne m'a été épargné : les petit-vieux qui déambulent avec leur goutte à goutte sur un pied à roulettes (ça rappelle un peu le bruit de la chaise du bureau), les infirmières qui enchaînent les pauses-café pendant qu'un monsieur cherche hagard du secours, les aides-soignantes qui disent du mal à deux de la troisième qui n'est pas là en changeant des draps, les confusions plutôt comiques quand pour la troisième fois il y a une petite collecte d'urine alors que c'est déjà fait.
J'ai fixé pendant des heures, dans la petite bouteille accrochée à la perche, la bulle formée par la chute de chaque goutte de liquide, une goutte cristalline qui fait un long chemin dans son tuyau de plastique jusqu'à l'aiguille de la perfusion.
J'ai aussi remarqué dans mon audit un pansement énorme collé à un rideau (y avait il un trou?).
J'ai compté sur la table de nuit d'invraisemblables constellations de tâches (mieux vaut arrêter la curiosité là).
J'ai aussi maudit les hordes d'amis ou de parents qui passent et repassent devant la chambre des malades en braillant dans leur téléphone portable, car pour une fois ils en ont une vraiment bonne à raconter. C'est très intéressant, tous les détails y sont, on sait à quoi était le sandwich dégueulasse qu'ils ont pu se procurer à la cafétéria pour requinquer celui ou celle qui doit les haïr d'être présents, disons trop présents.
J'ai compris très vite qu'on pouvait devenir fou, simplement par trop de promiscuité, de conversations de fond qui s'éternisent, et d'échos épouvantables de glaviots ressassés grassement dans les gorges (à l'hôpital, on a le droit de tout, y compris de se laisser aller, on peut roter très fort même si on a juste mal au bras).
Bref, épuisante expérience. De quoi vraiment préférer mourir seul que dans la chaleur atone de mes congénères.
Heureusement donc, j'ai pu sortir aujourd'hui.
Ca va mieux, beaucoup mieux.
Ce que j'avais?
Moi, rien... J'étais juste accompagnant, pourquoi?
vendredi 1 avril 2011
Vieillir, c'est nul
Cet après-midi, j'ai mis un peu de musique, en faisant le ménage. Sur ma random playlist est arrivé un morceau brésilien que j'avais oublié, un rap avec des rythmes de samba intégrés, un truc vraiment, vraiment entraînant...enfin c'est pas pour me trouver une excuse, mais tout ça pour dire que je me suis mise à me trémousser sur le refrain.
J'ai balayé un peu sous le tapis, et toujours en suivant le rythme avec des petits pas, j'ai contourné la table du salon, en me sentant de plus en plus dans l'ambiance, le sourire aux lèvres en balançant la tête au son des percussions et des sifflets...puis là, j'ai vu mon reflet dans le miroir d'en face. Et tout d'un coup j'ai pris dix ans dans la face.
J'ai pensé à ces vidéos amateurs de mariages et communions sur YouTube, dans lesquels des quinquagénaires un peu pompette se dandinent sur de la musique de jeunes en rigolant de toutes leurs dents et en se regardant d'un air complice, les jambes raides, le haut du corps suivant un mouvement de balancier pendant que les bras restent fléchis vers l'extérieur. Ils sont entre eux, on peut voir qu'ils passent un vrai bon moment, exactement comme à leur première boum, l'année de leurs quinze ans. On sent que ça fait très longtemps qu'ils ne se sont pas amusés comme ça, entre les factures, les soucis, les responsabilités... Et pendant qu'ils essaient de se remémorer leurs meilleurs pas de danse, ils ne voient pas les petits salauds de jeunes qui sont en train de les filmer en pensant déjà à la description qu'ils vont coller à la video : “mes oncles et tantes complètement bourrés au mariage de Tonton Michel. Ils se démenaient tellement que j'ai cru qu'ils allaient faire un lumbago...la honte.”
Je me suis dit que vieillir était vraiment dégueulasse. Le coeur reste le même à cinquante ans qu'à vingt ans, et c'est seulement arrivé à un certain âge qu'on s'en aperçoit.