dimanche 19 juin 2011
Vous avez du PEZ?
Nul n'est parfait, j'ai acheté à la FNAC l'un des best sellers disponibles en poche, une démarche certes tiède envers la littérature, voire molle, mais qui ne manque pas d'avantages : choix très rapide parmi un top 5, certitude de pouvoir tomber facilement sur quelqu'un qui l'aura lu aussi pour partager ses impressions, prise de risque minimum avec un roman passé par les filtres multiples des critiques, acheteurs et lecteurs. L'aubaine donc.
Me voilà donc avec ma nourriture intellectuelle calibrée dans mon petit sac, d'un gabarit moyen, parfait donc. Un livre qui ne paie pas de mine, à la couverture neutre, au prix imbattable de 6 euros 20 (prix FNAC, -10%).
Le livre s'appelle "La délicatesse", l'auteur a un nom impossible à retenir et c'est bien dommage, car on aurait envie de parler de lui à ses amis les plus intimes. Parce qu'il vaut le détour.
Comme on pourrait lancer "J'ai relu Flaubert, en fait c'est beaucoup moins chiant que ce qu'on croit tu sais!", on aimerait proposer, complice : "Laisse moi te prêter un livre que j'ai beaucoup aimé, une vraie découverte ce David Foenkinos". Car c'est son nom, Foenkinos, et franchement impossible de m'en souvenir correctement, c'est désespérant, aurais-je un cortex mou?
Ce Monsieur Foenkinos, en plus d'avoir un style qui prend par la main dès les premières lignes vers une histoire qui ne nous lâchera qu'une fois le livre terminé, a réveillé -comme chez son héroïne- un sentiment de nostalgie dans mon coeur de lecteur.
Le coupable? Un souvenir d'adolescence tombé de ce livre par surprise, aux arômes chimiques inimitables, au clic caractéristique d'une bouche de plastique qui crache un bonbec fluorescent ou presque, dans un geste viril de briquet.
Un petit objet perdu dans ma mémoire, entre mes livres de grec ancien et le sac US army de mes chers compagnons de collège : le distributeur de PEZ.
Saveurs acidulées que ce petit bonbon géométrique et multicolore, aussi rectangulaire et émacié que sera des années plus tard le bonbon rond et circulaire "Polo, le bonbon le plus trou".
Distributeur de PEZ révélateurs de personnalité, selon que l'on choisissait le sien avec une tête de Mickey, ou de martien cyclopéen.
Les parents découvraient une nouvelle mode à l'école, et les amateurs de pez apprenaient de leurs soixante-huitards de géniteurs que pèse, cela voulait dire aussi l'argent, le fric, le flouze, le pognon, le grisbi, l'oseille, le blé, la thune, la fraîche, un véritable échange entre deux générations, entre deux blâmes parce que c'était moyennement conseillé pour garder des dents saines.
Après la petite madeleine de Proust, le petit distributeur de PEZ de Foenkinos et ses réminiscences.
Pour 6€20, je ne m'en suis pas trop mal tiré.
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